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14/02/2015 20:42
"Let's the sun shine !"
Une fois n'est pas coutume, je commence mon blog aujourd'hui par "The Picture" : je tenais absolument à vous faire partager ce beau rayon de soleil sur Vancouver aujourd'hui ! J’étais sur la plage juste derrière l’université. Pour la première fois depuis mon arrivée, j'ai vu le soleil ! "Let's the sun shine !"
La visite de UBC, University British Colombia était vraiment chouette, je vous en reparlerai très vite. Have a nice day !
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13/02/2015 21:02
Le jeu des sept familles
J’ai attendu un petit peu de temps pour vous parler de ma famille d’accueil ! Normal, je n’allais pas lâcher des dossiers tant que je ne connaissais pas les personnes avec lesquelles j’allais partager mon séjour de deux mois. Et puis entre nous, cela n’aurait pas été judicieux tant la famille de Benita c’est un peu le jeu des «Sept familles» pour moi ! Je n’ai pas encore réussi à identifier tout le monde et surtout qui est qui.
Je m’explique : avant même d’arriver à Vancouver, j’avais échangé par mail avec Benita, voilà tout ce que je savais de mes hôtes en dehors de l’adresse bien évidemment. 15 jours plus tard, je n’ai pas encore reconstitué complètement la cellule familiale.
Donc, dans la famille Santos, je demande le père. Je l’ai rencontré le soir où je suis arrivé, je vous redonne le contexte : nous étions samedi, il était environ 22 h ici à Vancouver et plus de 6 heures du mat pour mon organisme qui comptait déjà un jour de plus. J’ai été accueilli par Edwin. Il m’a offert une bière et m’a souhaité la bienvenue, tout étonné de me voir avec mon sac à dos. “sorry guy” (je ne le disais pas encore, j’avoue), lui racontais-je, “but I lost my luggage !” Je vous jure que c’est vrai, mais je me suis dit à ce moment-là : “P…, je ne vais pas faire mon Jean-Claude Dusse !” À la réflexion, je renonçais à l’idée d’expliquer à Edwin que JCD était une sorte de génie de la loose chez nous, pardi, je ne voulais pas qu’ il se moque de moi. ;)
Ce fut mon entrée en matière, chez Benita qui est la mère, vous l’avez compris. Le lendemain, je faisais sa connaissance officielle en lui donnant le “free number” d’Air Canada pour retrouver ma valise, déjà sûr que le beau temps était resté non pas dans ma valise, mais dans la soute à bagages de l’avion. Aux dernières nouvelles, il n’a toujours pas été retrouvé !
Puis, je faisais la rencontre avec Joanna, la soeur de Benita, elle n’avait pas besoin de me montrer son passeport : c’était la photocopie de Benita, ce qui évidement provoqua “a lot” confusions. Benita vs Joanna, j’ai cherché dans le calendrier philippin, s’il n’existait pas un prénom bricolé, genre “Benijo”, ou un truc de ce type, ça m’aurait drôlement arrangé ! Je ne vous l’avais pas signalé ? Mes hôtes sont Philippins, nés à Manille. Edwin vit à Vancouver depuis 35 ans et Benita, depuis seulement 30 ans. Les enfants sont nés à Vancouver. Je connais aussi Erika, 17 ans elle est la fille de Benita. Il y a également David, 21 ans, le fils de Joanna. Donc le cousin d’Erika. Vous suivez ? Mais il y en a d’autres, bien plus jeunes, que je n’ai pu encore identifier (fils ou petit-fils, cousins), je n’ai pas vu de grand-père ou grand-mère qui sont d’ailleurs peut-être Edwin et Benita, car ils ont une deuxième fille plus âgée qu’Erika mais que je ne connais pas.
D’habitude, David vit aux Philippines, mais actuellement il œuvre pour quelques mois avec Joanna à l’hôpital de Vancouver. Ils bossent l’un est l’autre la nuit, ce qui fait qu’Alexandro et moi, on croise Joanna et David au “petit-déj” avant qu’ils n’aillent se reposer. Erika elle, est déjà partie à l’école avec les autres enfants. Leur organisation est remarque : Erika a un rôle important, elle s’occupe des plus jeunes pendant que Benita qui est “nurse” (infirmière), est à son job : elle travaille à la maternité, elle fait aussi les nuits !
Edwin, je ne sais pas encore ce qu’il fait dans la vie, mais à la maison, ce qu’il fait remarquablement, c’est décapsuler les bières ! L’autre jour, on en buvait une tout en papotant. Edwin a une particularité : il parle fort ! Ce qui est un avantage pour les gens qui ne comprennent pas toujours très bien (moi donc), mais qui est un gros défaut pour tout le reste de la famille visiblement… Bref, on parlait et dans la conversation, il s’approchait de moi tout doucement. Résulats des courses ? Deux choses importantes à retenir : 1 - j’ai lâché une douzaine de fois, “f..k…”, (je vous offre un petit jeu en anglais, c’est le hangman ;). Edwin adore ce mot, il arrive même à le conjuguer souvent. 2 - j’y ai laissé le tympan gauche… Maintenant, j’ai compris, la prochaine fois je serai plus prudent en maintenant Edwin à distance ; c’est une affaire entendue !
Vous allez me dire, “mais tu habites dans un ranch !” En fait, c’est une très grande maison. Car, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi avec moi, Alexandro et désormais Andy. Je suis au rez-de-chaussée à côté d’Andy, Alexandro est lui au Firt level ! Je crois que j’ai la plus petite chambre. De toute façon, je voyage toujours en “Economy”.
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12/02/2015 23:20
Un coeur gros comme ça !
De chez nous, on n’imagine pas une seconde ce que ça peut représenter la Saint-Valentin pour les Anglo-saxons. C'est une fête importante dans leur calendrier, qu’ils ne voudraient manquer pour rien au monde ! D’ailleurs, ils ne la loupent pas. Toute la journée du 12 février (je ne sais toujours pas quand on la fête officiellement, le 12, 13, 14 ou 15 février) fut consacrée à des petites attentions de la part de CSLI. Genre, bonbons par ici, un coeur en chocolat par là, etc. Honnêtement ? Il ne manquait plus que les citrouilles et les lampions pour nous propulser à l’automne prochain, au moment d’Halloween.
La meilleure surprise fut, lors du break lorsqu’il fallait trouver son nom sur le tableau géant avec un from “XXX” to “XXX”… Chacun avait son petit mot et son petit coeur en chocolat. J’ai cherché vraiment longtemps en me demandant qui aurait pu mettre un “from” suivi de mon prénom… Alexandro peut-être ? Non, pas possible il a la voix de Sébastien Chabal en colère et il connait déjà le prénom de toutes les filles de l’école. Benita alors ? Non, je n’y crois pas ! Benita travaille la nuit, elle dort à cette heure-ci. Une seconde j’ai pensé à Mohican, mais il doit surement être à Las Vegas à roucouler avec sa Harley !
Finalement, je trouve mon prénom en levant la tête, moi qui ai l’habitude de la baisser depuis bientôt quinze jours. Il y avait une petite carte avec “François” et un coeur en chocolat ! Je crois à la réflexion que CSLI a eu le bon goût de se rappeler mon état civil : “marié, 2 enfants !” Ça en jette d’autant que j’ai montré aussi souvent ma femme et mes filles à mes potes que la tour Eiffel qui fait un peu moins l’admiration de mes camarades, ce dont je ne suis pas peu fier. ;)
Pour CSLI, la journée n’était pas terminée puisqu’était prévue une soirée brésilienne animée, devinez quoi ? Par des Brésiliens, plutôt surprenant, non ? Dans l’ordre d’apparition au micro, Alexandro, le Ayrton Senna de l’école, toujours en pole position, Felilpe, un autre brésilien, plutôt affable, Viviana, brésilienne, ce que j’ai longtemps cru jusqu’à ce soir. Elle m’a avoué qu’elle adorait le Machu Picchu et qu’elle y allait plusieurs fois par an !
- Mais, tu vis au Pérou, avançais-je à Vivianna supposant qu’elle adorait ce pays ou qu’elle était fiancée à un Péruvien
- J’habite à Lima, je suis péruvienne, me fit-elle…
Ahhhh…je vois, bon je n’avais pas compris, et puis Vivianna, elle a un accent brésilien pour mon ouï, et puis elle est aussi à la soirée, elle a le bon passeport pour ce soir. Il y a Jonathan bien sûr et ses cheerleaders japonaises. Elles sont vraiment sympas, il y a Micki, Hyn Ju et En'ichi je me suis fait marquer les prénoms pour ne pas manquer à mon devoir de politesse lorsqu’on se dit bonjour le matin. Mais franchement, je ne sais pas encore ce qui est le plus difficile pour moi : retenir et bien prononcer les prénoms japonais ou ne pas me tromper dans la forme passive en anglais !
La soirée à proprement dit, fut une soirée classique d’étudiants ou tu bois un coup dans un pub avec de la musique. Ce qui dresse un drôle de tableau pour des jeunes (je m’inclus dedans, c’est entendu) qui parlent un anglais pas toujours aisé avec un boucan d’enfer ! Bref, pas pratique et pas commode, mais, il faut bien se mettre des petits obstacles, sinon ce serait trop facile ! J’ai eu droit à un remake (tiens un des rares mots d’anglais que j’utilise ce soir) du sketch de Muriel Robin, « l’addition ». Ce fut un bordel monstrueux, car il y avait une note générale, puis certains avaient mangé, et pas les autres, bref, il a fallu détailler et la serveuse a eu mal à la tête un peu comme Alexandro d’ailleurs, mais pas pour les mêmes raisons.
J’oubliais : on a un nouveau locataire : c’est Andy qui nous a rejoints. Je vous en ai déjà parlé, c’est un Japonnais, il est dans ma classe, et il est vraiment sympa. Il me dira demain pourquoi, il a switché de famille. J’avais présenté ce soir Alexandro à Andy, il ne se connaissait pas. Lors de la soirée, j’ai vu Alexandro parler longuement avec un jeune asiatique inconnu. Après coup, je suis allé le voir je lui ai demandé qui c’était ?
Sous sourciller, il m'a répondu :
- Ben, c’est Andy !
Je le regarde, tout en surveillant ce qu’il lui restait dans le verre.
- Je crois que ce n’était pas lui, affirmais-je.
Durant vingt minutes, Alexandro a raconté à quoi ressemblait la maison chez Benita, l’adresse, le bus, la clé, et tout le toutim à un type qui était venu fêter « The Valentine’s day tranquille avec sa chérie ! »
Je n’ai aucun doute, il a du cœur Alexandro !
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11/02/2015 19:34
“I'm gonna marry the night"
"I’m gonna marry the nignt, la, la la laaaa, Gonna, gonna, gonna”… l’avantage avec l’océan qui nous sépare, c’est qu’il vous épargne le massacre de la chanson de Lady Gaga, “Mary The night” ! Depuis ce matin, je l’ai en tête. Scotti, nous l’a fait écouter en fin de cours afin de reconnaitre les paroles… je ne sais pas pourquoi, la chanson m’a plus (je n’ai jamais écouté Lady Gaga de ma vie) ; elle m’est restée dans la tête toute la journée comme un peu “le petit bonhomme en mousse”, Patrick, si tu me lis, bisous ;)
Dois-je révéler que j’ai compris très peu de mots ? Et encore moins le refrain, “gonna”. Mais j’ai appris - je suis là pour ça - que c’était la forme contractée de “going to”, ça ne s’écrit pas sauf les jeunes par SMS, mais ça se dit. Voilà pour la subtilité du jour. Mais, après les cours, je décidais d’acheter le CD de miss Gaga. Je l’écouterai autant parce que j’aime bien, mais également sous forme de «homework» afin de décrypter les paroles. Peut-être que Scotti, ou mieux Iva liront ce blog pour voir quel sérieux j’attache à bien faire mon job.
Bref, j’arpente le downton à la recherche d’un Drugstore, j’en fait, un puis deux, puis trois… pas de Lady Gaga ! Mais en réalité pas de CD du tout ! En fait, j’ai trouvé à chaque fois le disque en question, mais sur support Vinyle ! Bon, c’est un peu Woodstock Vancouver, mais de là à avoir échappé à la révolution numérique… Quand même je veux juste Lady Gaga ! Le vendeur m’a pris pour un zinzin. Il me raconte que désormais il ne se vend que des vinyles et donc de (très belles) platines ainsi que de fameuses rééditions en 33 tours. À bien regarder, je suis tombé sur les incontournables AC/DC, Pink Floyd, The Clash, etc., et le chouette groupe que je ne connaissais pas, mais à qui je rends hommage, Nickelback qui a sorti un album monstrueux de succès intitulé : The long road ! Ils sont d’Alberta, ils font du Hard rock, ça déménage les méninges !
Donc, voilà la nouvelle du jour sortie directe de ma classroom : plus de CD à Vancouver ! Si tu veux écouter de la musique, tu télécharges en premier, ou tu vas chercher le vinyle, c’est le réflexe “number one” des Canadiens m’a dit Scotti. C’est la même chose pour les livres, il y a désormais plus d’ebooks qui se vendent que de “print” comme ils disent ici.
Ce matin avec Alexandro, on a vu que c’était mercredi sur le calendrier et on s’est souvenu que c’était la galère avec le bus sur la ligne 41. Alors, aventuriers et explorateurs que nous sommes, nous avons opté cette fois pour le 49. À peine montés à l’intérieur, qui avons-nous retrouvé ? Non… ce n’est pas Mohican, désolé, nous sommes tombés sur Jonathan, mon jeune pote frenchie ; il loge à deux ou trois blocs. Le trajet fut sympa, on a fait fifty-fifty, en franglais quoi !
Sinon, j’ai quand même deux mauvaises nouvelles :
1 – je crois que je ne verrai pas d’ours selon Bruno. Quinze ans à Vancouver, il sait exactement ou ils habitent toute l’année ; je lui fais donc entièrement confiance (silence…) Vous ne me demandez pas pourquoi alors qu’une étude récente et surtout très sérieuse explique par exemple qu’à Whistler (la station de ski des JO), où que vous soyez, vous êtes de toute façon à moins de 800 mètres d’un ours… Ce sera sans doute aussi mon cas lorsque je m’y rendrai, sauf qu’à cette période, ils hibernent pardi ! Officiellement, ils se réveillent le 29 mars 2015 ! Je n’ai qu’une solution : en tirer un du sommeil moi-même…
2 – j’ai encore moins de chance de voir un Caribou, toujours selon ma source proche du dossier. Ce témoin depuis environ quinze ans de ce qui se passe dans les coins n’en a jamais aperçu sauf chez Abercrombie. C’est le symbole de la marque de fringues sur ses polos et il y en a des géants dans ses boutiques. Cette personne qui préfère rester anonyme ajoute : “c’est un peu comme le crocodile de chez Lacoste, t’en as vu à Brive, toi ?” Vu comme ça… Il relève quand même que lors de nombreux rassemblements au Canada, il est coutume d'offrir « un p'tit verre de caribou » ! Hey guys, c’est juste une sorte de punch, mais bien fort quand même. Je n’ai pas gouté, je suis même dégouté à l’idée de ne pas voir de Caribou. Et dire que chez moi, à Ussac, je vois en permanence des chevreuils dans mon jardin.
Bon, je ne renonce pas ; je n’ai pas dit mon dernier mot, je ferai tout pour en boire euh…en voir un, même s’il ne faut pas vendre la peau de l’ours…
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10/02/2015 19:26
Standing ovation
« Whos has forgotten his iphone please? » P…, m… (quand je vous dis que le naturel…), “It’s mine” fis-je en levant le doigt, « I’m sorry », mais heureux de retrouver mon compagnon de voyage. Iva me le tend avec un regard qui dissimule mal sa pensée, genre : « ça ne pouvait être que toi » J’étais sûr pourtant d’avoir refermé le contentieux avec celle qui s’occupe des activités le vendredi, dois-je le rappeler.
J’ai donc interrompu Scotti et le cours ou chacun racontait son week-end pour recueillir un superbe “standing ovation” ! de la part de mes camarades.
Il faut dire qu’à présent je mesure complètement ce que représente pour moi aujourd’hui cet outil. Je vous passe le chapitre : “on est trop connectés, on ne se parle plus, on s’isole, bla, bla, bla” comme dirait Scotti. C’est marrant cette exclamation qui se dit aussi ici. Ce n’est pas faux, certes, mais pour ma part, je prends conscience que c’’est surtout un superbe et très efficace outil d’apprentissage. Je rappelle que le français est interdit de séjour (la langue, pas moi sauf avis contraire d’Iva) chez SCLI. Aussi, dès qu’un mot vient à manquer, une expression difficile, une nuance à éclaircir, je tapote mon téléphone et la lumière fut ! Je précise que c’est complètement autorisé bien sûr. Je conserve ensuite ce précieux “hoard” (magot) dans mes favoris et je relis ma liste le soir avant de dormir, bercé par la voix qui me remémore la prononciation approuvée : c’est prodigieux pour l’apprentissage. Et pratique pour ma part.
Voilà, c’est une méthode, il y en a sûrement d’autres, mais chacun doit faire en fonction de ce qui lui convient le mieux. Au fil des jours, je commence à davantage cerner ce que j’entends. Je lance un appel à tous les collèges et lycées : laisser les “djeuns” se connecter durant les cours afin d’être meilleur… mais, peut-être que ça se fait déjà à la fac… Tiens, j’irai m’inscrire quand je serai de retour, juste pour voir.
Sinon, Alexandro a consommé mon “paper tissue” (mouchoirs en papier), il est quelque peu malade. Depuis une semaine, il met des chaussures, donc, il n’a pas l’habitude de porter des chaussettes à Manaus, ça doit être ça ! Jonathan a passé un week-end sympa, je l’écoutais raconter ses sorties à d’autres élèves, des Japonaises qui avaient l’air fascinées par ses récits. Je l’aime bien Jonathan, on se marre surtout quand on se vanne en anglais, il a du répondant et il termine toutes ses phrases d’un grand rire carnassier ! À la récré, la salle s’arrête de vivre à chaque ponctuation de Jonathan.
Je discute aussi beaucoup avec Abdullah, autre personnage attachant. La semaine dernière, il m’a demandé si je connaissais Lewis…Après réflexion, je lui explique :
- J’en vois au moins deux, mais il doit y en avoir d’autres…
Aussi, je cite naturellement, Carl Lewis et Jerry Lewis ,comme ça au hasard.
Sa tête réprobatrice me signale qu’il doit y avoir erreur sur la personne… Il reprend en français dans le texte s’il vous plait “Lewis quatorze…”
14 secondes au 100 mètres ce n’est pas possible donc, ce n’est pas Carlito, et 14 ans comme acteur pour Jerry Lewis ? comme je n’en sais rien, je me dis que ce n’est pas lui non plus… Il lâche le dernier indice du rébus : “vers ça yé…” (long silence de ma part)… Versailles ! ahhhhh, Lewis… Louis, dis-je bien fort, Louis IX !
- “Yes, I known” reprit-il fièrement.
Et moi d’être encore plus heureux de constater, qu’Abdullah rayonne de connaissances de l’histoire de France. Depuis, il a évoqué Charles de Gaulle et il aime bien me taquiner en m’appelant François Mitterand.
Lewis vs Louis : avouez que c’était quand même improbable d’entendre le nom du Roi soleil, vous aussi, vous auriez séché !
Enfin, “I returned home“. Le soir je préfère prendre le Bus 8, ce qui me fait traverser tout le downton à pied, mais qui a l’avantage de ramener ensuite directement chez Benita. J’aime bien garder cette petite heure pour marcher, être curieux, regarder ce qui se passe. Nouer quelques conversations. Ça me permet aussi de mettre en pratique ce que je viens d’apprendre. Tiens aujourd’hui, j’ai adoré une expression : “to fufill to mission” (remplir sa mission, son but). C’est que je tente de faire tous les jours ;)
Vous pouvez aller consulter la rubrique photo, j'en ai mis quelques unes supplémentaires.
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09/02/2015 19:26
De France ou de Québec ?
Je crois qu’on n’en avait pas parlé : lorsque vous me lisez, vous avez dû vous laver les dents depuis pas très longtemps, alors que moi quand j’écris, j’ai mon édredon qui m’engage à le rejoindre. Il y a 9 heures de décalage entre Vancouver et Chèvrecujols (j’ai décidé que je calais le fuseau horaire international sur ce lieu-dit de chez nous).
Pourquoi je raconte ça ? Parce que les “guys” (enfin ceux que je croise par-ci, par-là, bus magasins, cafés, etc.) semblent ne pas connaitre notre beau pays. Quand je leur explique que je suis Français, ils me demandent invariable : « de France ou de Québec ? » Mais, Québec ce n’est pas la France ! Certes la province est francophone, mais on ne peut pas dire que les habitants de la Colombie-Britannique (Vancouver, Victoria) aient un quelconque point commun avec nos cousins.
Cela démontre l’immensité de ce pays, rien que la BC (British Colombia) fait presque 2 fois la France pour seulement 4 millions d’habitants. Comme en Nouvelle-Zélande pour les moutons, il y a plus d’ours que d’hommes et femmes à l’ouest du Canada.
Aujourd’hui c’était la fête de la famille à Vancouver. Tiens encore une preuve s’il fallait que le Canada est bel et bien partagé en plusieurs morceaux. Seule la BC est fériée dans le pays. J’en profite donc, car SCLI est “closed today”. Aussi, j'en ai profité pour faire quelques photos de la Skyline. Je suis sûr que vous n'aviez même pas remarqué que j'avais changé la photo de la page d'acueil : c'est ma photo ! Grise certes, mais c'est la mienne...
J’ai pris mon breakfast avec Alexandro qui m’a raconté sa virée hier dans un gigantesque “Outlet Mall” (réductions de folies). Il m’a dit qu’il y avait un monde incroyable et du bruit permanent ! Des prix de “ouf” dans un “barouf” pas possible en quelque sorte. Tiens j’aime bien ce slogan, ça cause, mais ce n’est pas sûr que ça ne rebute pas le client. J’hésite à l’importer chez nous… Je devrais faire du marketing moi ! ;)
Il a ramené une demi-douzaine de chemises, c’est son truc ça à Alexandro. Au fait, à la maison, chez Benita, il est en short et tong, c’est sa tenue officielle 335 jours par ans chez lui, à Manaus. En fait, il ne s’habille que lorsqu’il part en vacances, m’a-t-il dit. C’est vrai, maintenant que j’y pense, il a un jeans en cours…
Petite nouveauté : j’ai décidé de ne plus parler de la météo, pour ne pas être trop lourd. Je vous en causerai dès que le soleil sera revenu. Ah, il y a aussi d’autres mythos qui m’affirment qu’il fera beau la semaine prochaine. Ça dépend juste pour moi de savoir si la semaine prochaine débute le 29 mars…
J’ai travaillé mon anglais aujourd’hui dans la salle “Starbucks 12”, ici, je vous l’ai dit, il y a des coffees shop de la célèbre marque de Seattle partout. Les jeunes étudiants (pourquoi jeunes d’ailleurs ?), les étudiants de tout âge se regroupent et bossent tranquillement à l’ombre… euh à l’abri d’une averse. C’est ce que j’ai fait sans manquer de concentration même si un temps je comptais les Latte pour estimer la recette d’une journée ! Kolossal, à coup sûr, car ça n’arrête pas de défiler… J’ai d’ailleurs acheté ma carte Starbucks (une recharge de 5$). Il y a différents logos dessus, tiens je vais en ramener plusieurs et je vais les vendre à Brive… Pardon ? Il n’y a pas de Starbucks à Brive ?
Il y a une ouverture prévue à Chevrecujols le 29 mars 2015.
Reprise du boulot demain à 9 heures pour moi, je vais apprendre encore des mots pendant que vous allez vous laver les dents !
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09/02/2015 00:12
Le monde est si petit
Hey Guys… dorénavant, je commencerai tous mes blogs par cette expression ! je l’entends partout, à chaque coin de rue, dans les coffees shop, à l’école, dans le bus. J’aime bien, ça met tout de suite à l’aise, on voit que l’on ne s’adresse pas à Barack Obama ou au prince William.
Samedi, jour de repos, je suis allé me balader en dehors du Downton pour la première fois. Je me suis dirigé dans un quartier à l’est de Vancouver, traversé par une artère immense nommée “Commercial Drive”… C’est un peu le quartier “bobo” avec pas mal de boutiques sympas, déco, fripes, brocantes, etc. Mais pourquoi diable, les Vancouverites ont-il trouvé le moyen d’appeler cette rue avec ce nom aussi peu dédié au romantisme ? Pourquoi pas, dans ce cas “Buy Way”, “Shopping Road” ou “Business Street” ? Allez savoir, en général, dès qu’il faut faire saliver le chaland, chez nous, on pense à faire rêver, ici on rêve à faire payer. C’est l’Amérique du Nord, pour nous c’est une faute de goût, pour eux c’est une question de coût. Je vous fais crédit d’autres superlatifs !
“Commercial drive” donc, est une belle artère, ou il fait bon se balader. À deux, c’est mieux, et je n’étais pas tout seul ! Comment ? Je vous imagine d’ici froncer les sourcils, surtout du côté d’Ussac ? Eh ben, oui, je suis toujours avec la pluie ;) elle ne me lâche pas, jamais. Comble de malchance, cette rue n’a absolument aucun endroit, ni store, ni abribus, ni porte-cochère, ou autre recoin pour essayer de la semer. Rien, “nada” euh, pardon “nothing”. Pour moi, c’est le quartier le plus pluvieux de Vancouver. Qu’à cela ne tienne j’aurai ma revanche : trois blocs plus loin, me voici dans le plus vieux quartier de Vancouver !
Eh oui, on ne se refait pas, je n’abdique pas comme ça :) Ce n’est quand même pas la Mousson entremêlée d’un typhon qui va déstabiliser mon inspiration !
Donc me voilà dans Gastown, là aussi sympa avec de belles vitrines et des immeubles anciens, enfin si j’ose dire. Il faut rappeler que Vancouver n’a que 130 ans au compteur. Le préfet Haussman avait déjà achevé son oeuvre à Paris quand Fraser accompagné de quelques pionniers chercheurs d’or dessina Gastown, ce qui deviendra par la suite Vancouver. Au fait, pour l’anecdote, j’habite (enfin Benita et sa famille) au 7138 Fraser Street, donc par déduction, quand je reviendrais apprendre le Français à Paris, j’irais loger Bouleverd Hausseman !
Dimanche, j’avais prévu d’aller faire du shopping à Seattle. Réveil à 6 h 30 le dimanche, c’est un truc de fou, la dernière que je l’ai fait, j’avais douze ans pour le tournoi de Coarraze-Nay ! Bref, j’avais opté pour la petite agence du jeune François, vous vous souvenez n’est-ce pas ? Et bien, je vais vous raconter un truc vraiment EXTRAORDINAIRE ! Jessica, fait les présentations, - ce sera notre hôtesse pour la journée - jeune étudiante, sympa, qui une fois n’est pas coutume, n’est pas “extravangaza” (extravagante, fantaisiste, c’est un nouveau mot que j’ai appris et j’aime bien), ce n’est pas Lady Gaga quoi. Elle présente le chauffeur qui nous lâche, devinez quoi ?... Un big “Hey guys” pardi ! mais, avec mon ouï fine j’ai cru détecter une “french touch” du “Guy” en question. Lady Gaga euh pardon, Jessica demande quelles sont les nationalités dans le bus. Comme d’hab, il y a des Japonais(e), des Coréens(e)s, un Taïwanais (assis devant moi) et encore de nombreux Brésiliens. Je commence à penser sérieusement qu’ils ont tous quitté le pays suite à la catastrophe contre les Allemands en demi-finale du Mondial ! C’est dingue. Même en étant allé au Maracana, je suis sûr que j'en ai vu plus à Vancouver… Non, je déconne, quoi que…
Bref, le chauffeur se nomme Bruno, à la pause il vient me voir, car j’étais le seul à avoir levé la main à la question “who’s french?” Très classiquement, il me demande d’où je viens ? je lui réponds et il me dit :
- Tu es allé à Cabanis ?
Moi, stupéfait,
- Pardon ? Tu connais Caba ?
- Ben oui, je suis Limogeaud, j’ai fait mes études à Brive
- Pas possible, dis-je estomaqué.
- Et toi, renchérit-il ? Tu faisais quoi à Brive ?
Je reprends notre conversation, je lui dis que je suis Limoogeaud, que je m’appelle François Duboisset de la Bastide (c’est mon quartier à Limoges, ça sonne bien, n’est-ce pas ?).
À la question pourquoi es-tu allé à Brive ? Je lui réponds que j’ai joué au rugby là-bas. Son visage s’éclaire soudain, il me demande si j’ai un bon alibi pour ne pas être sur le terrain en janvier 1997 à Cardiff ?
Je passe aux aveux…
- J’y étais, confiais-je, mais ça remonte à loin, ajoutais-je tout aussi vite tant ça me paraissait décalé.
- Mais, moi aussi, j’y étais ! hurle-t-il devant les Japonais transis de peur
Et de reprendre,
- je ne suis pas trop sport, mais c’est mon plus beau souvenir…
Jessica a suivi la conversation ; elle a sans doute compris que deux frères s’étaient retrouvés, alors qu’ils ne se connaissaient pas.
On a beaucoup échangé (il n’y a pas que l’anglais dans la vie), il m’a raconté son existence d’étudiant jusqu’à son job à Vancouver. Je vous en parlerais une autre fois, si vous le voulez bien. Mais, rendez-vous compte : de Limoges, à Brive, en passant par Cardiff, jusqu’à Vancouver, nos chemins se sont croisés et aujourd’hui, on s’est rencontrés. Désormais, j’ai l’étrange certitude que si je devais être enseveli sous les ruines de l’Atlantide ou si lui devait rejoindre la lune, alors on ne se manquerait pas.
Cette sensation est grande surtout quand le monde est si petit.
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06/02/2015 20:33
Toute la pluie tombe sur moi... et les autres !
Ne vous inquiétez pas, on a tout le temps d’aborder des sujets comme “ma famille d’accueil”, “à quoi ressemble Vancouver”, “qu’est-ce qu’il se passe ici ?”, que font les ours et les caribous actuellement “, comment va Iva la Diva ?”, etc. Je préfère évoquer un sujet qui fait parler les gens, régulièrement, quel que soit le lieu ou vous vous trouvez, quel que soit le niveau d’intégration, vous avez compris il s’agit de la météo !
Pourquoi ? Parce que les Vancouverites commencent à se préoccuper du ciel qui desserve des tonnes d’eau sur des types qui n’ont rien demandé dont je fais partie ! Depuis mon arrivée le 31 janvier, tard le soir, c’est bien simple : il pleut sans répis ! Seule satisfaction pour moi, j’apprends plein d’expressions assez rapidement. Hormis le célèbre it’s raining (sans les hommes), il y a, “it’s rainny (c’est pluvieux), It’s pouring (dois-je traduire ? Eh bien oui, car ça veut dire il pleut des cordes) on peut dire aussi : it’s raining cats and dog (encore des cordes et pas nos petits animaux préférés). Pour ma part, j’aime bien le, “It’s pouring with rain” ! c’est un peu comme la pizza royale, il y a tout dedans, ça signifie, il pleut à verse à Vancouverse… Petite blague histoire de ne pas perdre le moral.
Tiens, message à mes lecteurs Bretons ou Biarrots, “there are worse than you in the world” (il y a pire…). Ne taquinez plus jamais nos amis, ici il pleut même dans le métro douze pieds sous terre. J’ai aussi une pensée émue pour les Toulousains depuis que je sais que Flood veut dire inondation. « Hey Toby come on and play with the Canucks !» Hormis le fait que ce soit très désagréable dès que tu pointes le nez dehors, je trouve que la météo a déjà fait des dégâts chez les Canadiennnes et Canadiens. En effet, même si la mode peut tout se permettre (mais, n’est pas London qui veut), ici “all people put boots” , mais pas des Timberland ou autres, non les bottes en plastoc de chez Aigle chez nous, ou d’ailleurs chez eux. Pour les femmes, ça peut aller si on considère que c’est top pour les bobos vancouverites, mais alors pour les Guys… c’est la cata (voir photo) ! Petites, courtes, montantes, vertes de préférence, tout y passe. Il sommeille un Davy Crockett dans chaque Canadien, c’est sûr.
En même temps, il pleut tellement que c’est pratique quand tu vas te coucher, avec cette pluie tu dois avoir de l’eau sous le lit…
Deuxième influence notable pour moi : cette moche météo a généré la plus grande colonie de mythos jamais croisés dans ma vie ! Pourquoi ? Tous les habitants me disent que c’est bizarre, que la semaine dernière il y avait un grand soleil, “the sun shine quoi !” Alors là, je ne les crois pas une seconde. Je m’attends même à ce que quelqu’un me tape sur l’épaule pour me dire, “Hey guy, It will rain untill march 27”, et moi d’ajouter, “27 included?” Histoire de me préserver une journée sans pluie…
Donc résumons : depuis le jour où je suis arrivé, il pleut des chats et des chiens et ça va durer encore 40 jours… Dire qu’il n’y a même pas d’arche pour m’abriter de ce déluge…
À part ça, la journée a été courte ; j’avais choisi l’option “reading compréhension” avec énormément de vocabulaire. J’ai l’impression d’avoir bien travaillé et surtout d’avoir mieux compris. Je suis fier aussi, car Scotti my teacher est venue me voir pour me demander un conseil ! C’est énorme, non ? J’étais vraiment trop fier. Sauf qu’elle devait envoyer un message en Français et elle hésitait entre “Voici” ou “je vous présente» comme intro. Alors, devinez quoi ? Je me suis mouillé bien sûr : je lui ai dit, “je vous présente…” c’est la classe !
C’est l’heure du week-end, je vous embrase tous, et je vais continuer à vivre ma vie ici à Vancouver. Je crois que je vais faire un peu de shopping, vous vous en doutez : j’ai du liquide sur moi !;)
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05/02/2015 20:01
Un beau carton
Ça y est, je l’ai eu mon carton ! Ce matin, sans prévenir, il m’est tombé dessus, comme ça, brutalement… Je vous vois venir : vous vous dites, “il a dû bien le chercher, ça lui pendait au nez, comme ça il va être exclu, et il ne faudra pas beaucoup de temps pour le voir débouler au Sweat avec Le Belge et Camille samedi prochain”.
Eh bien, vous n’y êtes pas du tout ! Je mélange un peu les genres, je l’avoue. En fait il ne s’agit pas d’un carton, mais d’une carte : ma carte d”étudiant CSLI… Ouiiiiiiii, ça y est, je l’ai ! Bon, j’arrête l’hystérie pubère, car je ne savais même pas que j’en aurais une. Mais, une fois propriétaire de cette carte, je m’aperçois que cela représente quelque chose aux yeux des nombreux étudiants. C’est vrai que l’appartenance à une école est généralement très forte pour tous. Mais là, peut-être davantage, car on a sans doute le sentiment que l’on travaille vraiment pour soi. Les origines sont si diverses que personne ne vient ici à reculons, c’est une grande richesse d’échange et d’écoute. Je n’ai pas encore vu d’élèves collés à la fenêtre, près du radiateur. Au fait, la moitié des salles n’a pas de baie, c’est plus pratique. Outre les “discounts” qu’octroie la carte, elle engage aussi à respecter le règlement et les valeurs enseignés à CSLI. C’est du bon sens, mais ça fait du bien de le lire et de l’honorer.
Sinon, je me bats depuis trois jours avec mon prénom. Les gens me regardent avec curiosité quand je dis que je m’appelle comme le pape ou comme le président de notre pays… Pour mes amis saoudiens, le pape est au mieux un personnage de BD et pour mes Coréens, ils pensent que notre président est Néerlandais. À la réflexion, je n’ai pas dû prendre les bons exemples… Alors j’épelle, et ça donne un «Fankoua» des familles que j’ai finalement adopté. Dans un grand élan d’amour, je leur épargne aussi la cédille. Il y a également un jeune japonais que j’aime bien, il s’appelle Andy et c’est le seul pour l’instant que je comprends correctement, aussi ça facilite les échanges. Ce matin, il a cherché à en savoir plus à propos de mon prénom, genre “pourquoi François de France ?” Je lui ai dit qu’il y avait aussi François de Hollande… Othomans (mon copain saoudien) qui était tout proche a ri sans être totalement sûr d’avoir capté, mais un peu moins lorsque je lui ai dit qu’il y avait aussi Lawrence d’Arabie…
J’ai lu dans leurs yeux une sorte d’incrédulité qui m’a ramené à la (ma) réalité : je dois être basique dans mon langage, comme dans mes blagues, sinon je vais être boycotté par mes nouveaux potes, sans blague !
À part ça, le bus 41 était vide ce matin. C’est à rien n’y comprendre, les stars de la veille ont dû déménager hier soir à Hollywood pour préparer les Awards. Il restait ce matin des pauvres types comme Alexandro et moi en train de prendre une rincée d’enfer. Ah, oui, je ne vous ai pas dit : il pleut tous les jours à gros bouillon. Je m’en veux, j’aurais dû prendre mon scaphandre, ça tombe bien j’en ai deux ou trois à la maison, ça n’aurait pas juré.
Je m’accorde seulement cinq minutes de français par jour. Aujourd’hui, je suis tombé sur François, un jeune étudiant en stage à Vancouver. Il travaille dans une agence de voyages «West Trek», il vend des prestations pour aller se balader dans le coin. Il y a aussi d’autres stagiaires venus du Japon. Quand je suis entré dans le petit bureau, tout le monde s’est arrêté et m’a regardé. Silence… D’après tout ce que j’ai lu sur le sujet, j’ai l’impression que ces jeunes ont vu le messie ou le prophète… je n’avais pourtant pas d’auréole et j’étais trempé. Ils se sont tus, je me suis avancé vers François (qui se marrait). L’ange est passé et la vie des fidèles a repris… “Je ne suis pas celui que vous attendiez”, osais-je en anglais. Je suis sûr qu’ils n’ont rien compris !
Bref, j’ai acheté un Aller/retour pour Seattle dimanche, j’ai bataillé le prix, histoire de montrer à François qui est François, j’ai obtenu un rabais de 5 $ (sur 50 c’est correct) ; je lui paierai un coup au passage, mais il ne le sait pas encore ! Au moment de remplir ma fiche d’inscription, dans la catégorie “âge”, j’ai eu envie de mettre 33 ans… Finalement j’ai marqué 47 ans.
Il était surpris, il m’a dit que je ne les faisais pas ; ça m’a plus et tel un prophète, je l’ai cru !
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04/02/2015 20:42
Embouteillage au 41
Miracle, tout s’est bien passé aujourd’hui ; je n’ai pas eu à subir la foudre d’Iva, vous savez, celle qui est spécialement missionnée par les services secrets canadiens pour me surveiller 24/24 !
Et pourtant, il s’en est fallu de peu, très peu même. Levés de bonne heure et de bonne humeur avec Alexandro, nous étions partis en avance, histoire de taper la causette avec les autres étudiants avant d’entamer la journée à 9 heures. Bon, je vous ai déjà dit que le bus, c’était “the finger in the nose”, un jeu d’enfant. Sauf, que je dois changer de bus deux fois durant le trajet. Je prends d’abord le 8 puis le 41 avant d’arriver dans le downtown en train. Bref, environ 40 minutes maximum pour rejoindre l’école, c’est raisonnable surtout quand tu pars une heure plus tôt. Descendus du bus 8, on se pose au carrefour 41 et là… ça se complique grave ! Non pas qu’il n’y ait plus de bus, bien au contraire, ils passent sans arrêt (ils s’arrêtent quand même), mais ils sont tout le temps “full” ! Un truc de fou… Le chauffeur stoppe pour nous dire qu’il est plein, comme si on ne le voyait pas au premier coup d’oeil. Des gens serrés… Tiens j’ai eu plusieurs fois une pensée pour Patrick Sébastien, il pourrait animer cette ligne et chanter “les Sardines”, mais c’est impossible de lever le bras et faire tourner les serviettes sans que le conducteur tape sur le bouton “stop emergency”. Je n’ai pas encore fait le tour de Vancouver, mais j’ai l’impression que cette ligne 41, au carrefour 41 est l’endroit à la mode ici. “The place to be” comme on dit sous peine d’être ringard. Je n’ai pourtant pas vu de paparazzis planqués derrière des panneaux publicitaires ou dans la soute à bagages. Pas croisé de stars hollywoodiennes non plus. Ce qui est drôle avec les Canadiens, c’est que l’embouteillage est dans le bus et pas sur la route. J’aurais dû m’en douter, avec un nom pareil, il y a toujours du monde. Patrick et Denise, si vous me lisez, bisous
Faut s’y faire…
Mais il faut surtout attendre un geste de tendresse du chauffeur. Un parmi les autres a vu ma tête aussi triste que les nuages qui déversaient leurs larmes, il a sans doute eu pitié et m’a fait monter avec Alexandro sur mon porte-bagages. Au fait, Alexandro mesure 1m 85 ! Collé contre la vitre au moment ou celui redémarre, j’ai pu admirer son look tout droit sorti du Dakota. Bandana sur la crâne, piercing, tatoo et short, il n’y a pas de quoi se moquer des agents SNCF. Le volant un peu trop près du ventre, à moins que ce ne soit le contraire, Mohican, c’est ce qu’il y avait inscrit sur sa carte professionnelle au-dessus de sa tête était à lui tout seul un soleil dans la grisaille. Il avait à mon sens déjà deux qualités : il conduisait vite (pour ne pas que l’on soit en retard) et il aimait les gens, c’était sur à la manière dont il arrangeait le coup à d’autres recalés du 41 ! J’ai adoré son sens du service, surtout que je n’avais pas décroché un seul mot. J’ai presque était déçu quand j’ai lu en tout petit que son vrai nom était John. Mohican, j’aime bien et pour moi, ce jour-là, il était le premier pour que je ne sois pas le dernier.
Merci Mohican, tu peux repartir enfourcher ta Harley avec tes potes, si tu empruntes la « long way 20 » entre Uzerche et Brive, arrête-toi au saloon, chez moi il y aura toujours une bière pour toi et du Rock n’Roll pour tes fans ! Pour tous ceux qui ont un animal de compagnie nommé Mohican, merci de le débaptiser sur le champ : appelez le Prince, ce sera mieux…
- Hi Iva, how do you do ? annonçais-je fièrement en regardant ma montre.
- Hello François me fit-elle avec un large sourire qui me laissait croire qu’elle avait obtenu un jour de congé de la part des CSIS (Canadian Security Intelligence Service).
Attendez... Mais oui, j’ys suis : voilà la confusion : CSIS vs CLSI, Iva a dû se tromper de maison. En fait elle n’est pas prof, elle doit penser qu’on est tous des anciens délinquants ; elle a dû se dire que j’étais sans doute un des plus dangereux vu mon grand âge et que j’étais un récidiviste. Son harcèlement serait donc une méprise ? ;) À part ça, j’ai fait la connaissance de mon dauphin, pas en anglais, mais en âge. Il a 42 ans et quatre enfants. Il est saoudien et réponds au beau prénom d’Othoman. La journée s’est bien passée, j’ai des « homework » à faire (que je n’ai pas fait), j’ai beaucoup parlé aussi. Ah, si j’ai aussi fait un « truc de ouf » comme dirait les « djeuns », on a effectué un exercice périlleux pour moi :j’avais un interlocuteur qui articulait les mots sans utiliser ses cordes vocales et je devais deviner ce qu’il me racontait. Une lecture labiale employée par les malentendants.
Décidément, ils ont vraiment décidé de me compliquer la tâche. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Hey guys,
Vendredi 27 février 2015 a eu lieu la cérémonie des Oscars CSLI. Sur plus de deux cents élèves, j’ai été nominé dans la catégorie : “Best energy” ! Il y avait cinq nominés et comme partout, il n’y avait qu’un seul gagnant. Je représentais la France et Brive bien sûr. J’étais en compétition avec Felipe (Brésil), Fahad (Arabie saoudite), Riko (Japon) et Victor (Espagne), ce sont tous des “goods guys” mais grâce à vous – vous avez été plus de 200 à voter pour moi sur Facebook – j’ai décroché ce fameux trophée ! Yeaahhh !
Mille mercis à vous tous pour votre soutien total !