Quel festival !
24/02/2015 20:08
Au fond, je crois que j’ai de la chance ! Mon séjour de deux mois à Vancouver est coincé entre la Saint-Valentin et la Saint-Patrick (17 mars). Mais, il y a d’autres fêtes durant cette période, même celle du Nouvel An ! Vous allez me dire, mais, il est «ouf» ! Il a perdu la notion du calendrier, il ne sait plus à quel saint se vouer. ;)
Je suis parfaitement lucide et, je vous le jure, je n’ai plus goûté le si délicieux Okanagan de Lawrence ; pourtant, j’ai passé mon dimanche à dire “Happy New Year” à tout le monde, et j’en ai reçu des tonnes en échanges.
Bruno (mon Limogeaud vancouverite chauffeur de bus) m’a invité avec Alexandro à vivre un magnifique dimanche. J’aimerais vous raconter ce qu’est le Nouvel An chinois, à Vancouver comme dans tous les Chinatowns de la planète, et je le suppose aussi quand même un peu en Chine ! C’était vraiment chouette à voir, mais je fus extrêmement surpris en réalité par ce défilé. Je savais que les Chinois étaient très fort pour imiter, mais là, c’est le pompon.
Vous allez comprendre : tout ce que j’ai aperçu ce dimanche matin existe bel et bien chez nous ! Je parle hors communauté chinoise, “of course”. En réalité, cette parade ressemble à s’y méprendre au carnaval de chez nous, au tour de France (sans les vélos), encore de chez nous et au défilé du 14 juillet, toujours de chez nous !
Lorsque j’entrevis mon premier dragon à 11 heures pétantes pour le départ, je me disais que j’allais voir défiler tous les montres de la planète hormis bien sur le Dragon du drapeau gallois (à mon avis, il ne peut pas bouger), le montre du Loch Ness (à mon avis, il n’existe pas) et Elliot le Dragon (à mon avis, il est trop gentil). Ce fut le cas sur les premières troupes. Pour info, le dragon est composé de deux personnes. Celle qui est devant tient la tête et donne le rythme à la bête (j’adore) et celle qui est derrière fait les pattes arrières. Ce qui m’aida à penser qu’être ostéopathe à Vancouver doit être un bon job, car maintenir cette position durant des heures est un défi immense. Raphaël, Pascal, Rémi, et les autres guys: « laissez tomber les rugbymen, venez soigner les dragons, ils ont besoin de vous ! »
Passés les lézards géants colorés, je ne m’attendais pas à observer la jeep Willis du “DDay” avec des héros canadiens à son bord, cheveux blancs, cols impeccables et médailles soigneusement alignées sur le blazer : respect ! Franchement, ça tranche d’avec les pétards, les masques, les gongs ou les costumes traditionnels chinois entrevus un peu plus haut.
Après quelques fanfares de l’armée puis les nageurs sauveteurs de Vancouver s’ensuit la troupe de la Banque «X» ou de la corporation «Y». D’aucuns diraient qu’ils venaient comme un cheveu sur la soupe, moi, je préfère retenir qu’ils étaient égarés comme des brebis, ce qui finalement est plus logique pour l’année de la chèvre. La radio canadienne défila aussi, comme on ne les voit jamais, je pense que les gens ne les ont pas reconnus au contraire de CTV (chaine de télé) ou Bruno m’expliqua que la vedette était une ancienne présentatrice météo. À son passage, un jeune pigiste local essayait de faire son lancement sur le coté du cortège ! il a dû recommencer douze fois, car il sursautait à chaque pétard ; c’était franchement drôle, ça se déroulait devant mes yeux ! Tout en étant indemne, je crois qu’il aura vécu son Pearl Harbor ce dimanche.
Mais, ce n’est pas fini… Qu’entends-je au loin ? Oui, il me semble bien… Mais c’est possible, ça pour le Nouvel An chinois ? Un son de cornemuse débarque en même temps que les kilts ! Les Écossais défilent lors du Nouvel An chinois ! Franchement, au loto sportif, la cote aurait été belle. Qui l’aurait cru ? Sans doute pas Alexandro qui aura vu en moins de 48 heures deux trucs énormes : la neige et une cornemuse ! Je ne pense pas qu’il savait que ça existait quand j’ai croisé son regard. On se serait cru un 14 juillet sur les Champs-Elysées.
Tout au long du défilé, de jeunes enfants distribuaient des petits paquets rouges, un peu comme lorsque passe la caravane publicitaire du Tour de France où les spectateurs se font des politesses pour récupérer des “goodies”. Ici, les enfants remettent des enveloppes rouges à ceux qui tendent la main (dont la mienne). Il s’agit du traditionnel “Lai See”, censé porter bonheur à ceux qui le récoltent. Tout le monde en reçoit dans les entreprises au moment du Nouvel An. Il y a en général de l’argent, mais pour ce festival, seuls quelques plis contiennent des dollars, parait-il. La mienne, je l’ai récupérée au passage de la fanfare écossaise, je me suis empressé de l’ouvrir, espérant toucher à défaut d’un billet, une bonne dose de chance. Pas d’argent pour moi, mais je suis tombé sur deux flyers pubs et une très belle photo représentant une fleur appelée “cornouiller ». C’est un des emblèmes de la Colombie-Britannique.
Je ne le savais pas, je l’ai appris un peu plus tard. Naturellement, je l’avais associé au son de la cornemuse, ce qui pour moi, ce jour-là était la plus jolie fleur d’Écosse !