Un coeur gros comme ça !
12/02/2015 23:20
De chez nous, on n’imagine pas une seconde ce que ça peut représenter la Saint-Valentin pour les Anglo-saxons. C'est une fête importante dans leur calendrier, qu’ils ne voudraient manquer pour rien au monde ! D’ailleurs, ils ne la loupent pas. Toute la journée du 12 février (je ne sais toujours pas quand on la fête officiellement, le 12, 13, 14 ou 15 février) fut consacrée à des petites attentions de la part de CSLI. Genre, bonbons par ici, un coeur en chocolat par là, etc. Honnêtement ? Il ne manquait plus que les citrouilles et les lampions pour nous propulser à l’automne prochain, au moment d’Halloween.
La meilleure surprise fut, lors du break lorsqu’il fallait trouver son nom sur le tableau géant avec un from “XXX” to “XXX”… Chacun avait son petit mot et son petit coeur en chocolat. J’ai cherché vraiment longtemps en me demandant qui aurait pu mettre un “from” suivi de mon prénom… Alexandro peut-être ? Non, pas possible il a la voix de Sébastien Chabal en colère et il connait déjà le prénom de toutes les filles de l’école. Benita alors ? Non, je n’y crois pas ! Benita travaille la nuit, elle dort à cette heure-ci. Une seconde j’ai pensé à Mohican, mais il doit surement être à Las Vegas à roucouler avec sa Harley !
Finalement, je trouve mon prénom en levant la tête, moi qui ai l’habitude de la baisser depuis bientôt quinze jours. Il y avait une petite carte avec “François” et un coeur en chocolat ! Je crois à la réflexion que CSLI a eu le bon goût de se rappeler mon état civil : “marié, 2 enfants !” Ça en jette d’autant que j’ai montré aussi souvent ma femme et mes filles à mes potes que la tour Eiffel qui fait un peu moins l’admiration de mes camarades, ce dont je ne suis pas peu fier. ;)
Pour CSLI, la journée n’était pas terminée puisqu’était prévue une soirée brésilienne animée, devinez quoi ? Par des Brésiliens, plutôt surprenant, non ? Dans l’ordre d’apparition au micro, Alexandro, le Ayrton Senna de l’école, toujours en pole position, Felilpe, un autre brésilien, plutôt affable, Viviana, brésilienne, ce que j’ai longtemps cru jusqu’à ce soir. Elle m’a avoué qu’elle adorait le Machu Picchu et qu’elle y allait plusieurs fois par an !
- Mais, tu vis au Pérou, avançais-je à Vivianna supposant qu’elle adorait ce pays ou qu’elle était fiancée à un Péruvien
- J’habite à Lima, je suis péruvienne, me fit-elle…
Ahhhh…je vois, bon je n’avais pas compris, et puis Vivianna, elle a un accent brésilien pour mon ouï, et puis elle est aussi à la soirée, elle a le bon passeport pour ce soir. Il y a Jonathan bien sûr et ses cheerleaders japonaises. Elles sont vraiment sympas, il y a Micki, Hyn Ju et En'ichi je me suis fait marquer les prénoms pour ne pas manquer à mon devoir de politesse lorsqu’on se dit bonjour le matin. Mais franchement, je ne sais pas encore ce qui est le plus difficile pour moi : retenir et bien prononcer les prénoms japonais ou ne pas me tromper dans la forme passive en anglais !
La soirée à proprement dit, fut une soirée classique d’étudiants ou tu bois un coup dans un pub avec de la musique. Ce qui dresse un drôle de tableau pour des jeunes (je m’inclus dedans, c’est entendu) qui parlent un anglais pas toujours aisé avec un boucan d’enfer ! Bref, pas pratique et pas commode, mais, il faut bien se mettre des petits obstacles, sinon ce serait trop facile ! J’ai eu droit à un remake (tiens un des rares mots d’anglais que j’utilise ce soir) du sketch de Muriel Robin, « l’addition ». Ce fut un bordel monstrueux, car il y avait une note générale, puis certains avaient mangé, et pas les autres, bref, il a fallu détailler et la serveuse a eu mal à la tête un peu comme Alexandro d’ailleurs, mais pas pour les mêmes raisons.
J’oubliais : on a un nouveau locataire : c’est Andy qui nous a rejoints. Je vous en ai déjà parlé, c’est un Japonnais, il est dans ma classe, et il est vraiment sympa. Il me dira demain pourquoi, il a switché de famille. J’avais présenté ce soir Alexandro à Andy, il ne se connaissait pas. Lors de la soirée, j’ai vu Alexandro parler longuement avec un jeune asiatique inconnu. Après coup, je suis allé le voir je lui ai demandé qui c’était ?
Sous sourciller, il m'a répondu :
- Ben, c’est Andy !
Je le regarde, tout en surveillant ce qu’il lui restait dans le verre.
- Je crois que ce n’était pas lui, affirmais-je.
Durant vingt minutes, Alexandro a raconté à quoi ressemblait la maison chez Benita, l’adresse, le bus, la clé, et tout le toutim à un type qui était venu fêter « The Valentine’s day tranquille avec sa chérie ! »
Je n’ai aucun doute, il a du cœur Alexandro !